Suivi des déchets en mer d’Iroise

Chaque année dans le monde, plus de 20 millions de tonnes de plastiques sont rejetées dans l’environnement.

Dans le périmètre du parc, plusieurs actions ont été mises en place afin d’assurer un suivi des déchets. Elles reposent sur différents leviers : l’expertise scientifique, la sensibilisation, la gouvernance, et la maitrise d’ouvrage opérationnelle.

L’expertise scientifique :

 

Macrodéchets : Déchet solide visible à l’œil nu supérieur à 5mm.

Le PNMI travaille en collaboration avec le Cèdre sur un suivi des macrodéchets. Ce suivi répond au programme OSPAR : un programme qui vise à prévenir et à éliminer la pollution marine résultant des activités humaines en Atlantique Nord-Est afin de protéger les écosystèmes et la diversité biologique.

Depuis 2010, ce suivi a lieu sur 4 sites : un transept de 100 mètres à Sein, Trielen, Koubou – Crozon, Kerizella – Porspoder. 

Sur chacun des sites, les déchets sont collectés un fois par mois puis triés par catégories : matériaux, tailles, usages,… Le volume est noté et les données sont recueillies dans une base pour analyse.

Ce protocole permet également d’analyser l’origine des activités qui ont généré ces déchets :  les déchets venus de la mer de ceux qui viennent de la terre. En Iroise, 75% des déchets sont maritimes pour 25% de déchets d’origine terrestre, une tendance inverse à celle de la France et au reste du monde. En Iroise, sur 100 mètres de plage, on retrouve en moyenne 127 déchets. Les zones où l’on retrouve les plus forts taux d’accumulation sont les îles et îlots, les zones difficiles d’accès, exposées aux vents, à la houle, etc. et les zones portuaires.

Carte illustrant les dix points de prélèvements et la concentration moyenne en microplastiques flottants en mer d'Iroise et en baie de Douarnenez

Concentration moyenne en microplastiques flottants sur dix points de prélèvements en mer d'Iroise et en baie de Douarnenez

OFB / PPP

Concentration moyenne en microplastiques flottants sur dix points de prélèvements en mer d'Iroise et en baie de Douarnenez

OFB / PPP

Microplastiques : particules de plastiques de taille inférieure à 5mm.

Ils proviennent des macrodéchets qui se dégradent ainsi que des fibres de vêtements. Ils représentent 90% des débris de plastiques dans les océans. Dans le cadre du projet Interreg Preventing Plastic Pollution, 18 organisations de France et d’Angleterre se sont rassemblées pour comprendre et réduire cette pollution plastique. L’objectif a été de définir les sources, les flux et le devenir de plastiques flottants dans les bassins versants. Le CNRS a examiné des prélèvements de microplastiques flottants en  baie de Douarnenez et en mer d’Iroise. 6 campagnes d’échantillonnage ont été réalisées par les agents du parc sur 10 points de prélèvements.

13 348 microparticules de plastiques ont été recueillies en mer d’Iroise et en Baie de Douarnenez. On estime qu’il y a une concentration moyenne de 1 microplastique flottant par m3 en surface

De faibles variations des niveaux de contamination en microplastiques flottants ont été observées. Elles sont liées aux conditions météorologiques, aux activités anthropiques sur terre et en mer (pêche, aquaculture, plaisance) et aux processus hydrodynamiques (mouvements naturels de l’eau, des sables, roches…).

L’hydrodynamisme fort et le caractère ouvert de la Baie de Douarnenez sont des caractéristiques qu’on retrouve plus largement en mer d’Iroise et dans l’océan Atlantique. On constate donc une contamination continue de passage entre les rejets des bassins versants et l’océan ouvert.

Bout de polystyrène sur la plage

Bout de polystyrène sur la plage

Camille Degardin

Bout de polystyrène sur la plage

Camille Degardin

Illustration macro déchets dans le sable

Macrodéchets sur la plage

Camille Dégardin / Office français de la biodiversité

Macrodéchets sur la plage

Camille Dégardin / Office français de la biodiversité

Morceau de filet de pêche sur la plage

Morceau de filet de pêche sur la plage

Camille Degardin

Morceau de filet de pêche sur la plage

Camille Degardin

Gouvernance

Afin de limiter l’impact de l’activité maritime, le parc accompagne la création de filières alternatives au plastique dans la construction maritime. Des tests de filets innovants en partie biosourcés et compostables (en situation de compostage industriel), ainsi qu’une étude d’évaluation de l’impact écotoxicologique de la dégradation de cordages biosourcés sur les espèces et les milieux marins sont actuellement engagés. Ces deux actions ont pour objectif d’évaluer l’efficacité et l’impact des matériaux biosourcés par rapport aux engins de pêches classiques

Le parc accompagne également les ports partenaires dans l’optimisation de leurs déchèteries portuaires.

La maitrise d’ouvrage opérationnelle :

Au sein du parc, 6 opérations de dépollution ont eu lieu en zones difficiles d’accès (falaises, îles et îlots, nettoyages sous-marins en zones portuaires).

De 2020 à 2021, des actions de transport et de traitement de navires en fin de vie depuis les îles au continent ont été opérées. Les communes de Sein, Molène, Ouessant et le Conquet ont été accompagnées afin d’aider les propriétaires de navires à évacuer leurs épaves vers le continent en prenant en charge les coûts de transport vers un centre de déconstruction agrée. Au total, 55 épaves ont été retirées en Iroise.

En 2022, un modèle de valorisation des filets de pêche fins usagés en Iroise a été conçu. L’objectif est qu’il soit réplicable par des acteurs locaux compétents et impliqués à toutes les échelles de la valorisation (démontage, tri, collecte, stockage, massification, nettoyage, broyage, recyclage).

Une cinquantaine de bacs à marée ont été mis en place dans 18 communes. Cet outil de collecte participatif a permis de récupérer plus de 14 tonnes de déchets pendant les 2 années d’évaluation réalisées par le parc. Aujourd’hui ces bacs sont confiés aux communes qui ont désormais la charge de vidange et d'entretien et qui peuvent décider de les retirer en période estivale.

Epave de bateau

Epave de bateau évacuée par le parc

Laëtitia Beauverger / Office français de la biodiversité

Epave de bateau évacuée par le parc

Laëtitia Beauverger / Office français de la biodiversité

Un bac à marée près de la dune

Un bac à marée près de la dune

Laëtitia Beauverger /Office français de la biodiversité

Un bac à marée près de la dune

Laëtitia Beauverger /Office français de la biodiversité

Bac à marée

Bac à marée

Marie-Amélie Neollier / Office français de la biodiversité

Bac à marée

Marie-Amélie Neollier / Office français de la biodiversité

Stand de sensibilisation du parc marin à Molène

Stand de sensibilisation du parc marin à Molène

Laure Blondet / Office français de la biodiversité

Stand de sensibilisation du parc marin à Molène

Laure Blondet / Office français de la biodiversité

Plaque de sensibilisation "la mer commence ici" devant un avaloir

Plaque - La mer commence ici

Marie-Amélie Neollier / Office français de la biodiversité

Plaque - La mer commence ici

Marie-Amélie Neollier / Office français de la biodiversité

Découverte de la biodiversité de la plage à marée basse à Molène

Découverte de la biodiversité de la plage à marée basse à Molène

Laure Blondet / Office français de la biodiversité

Découverte de la biodiversité de la plage à marée basse à Molène

Laure Blondet / Office français de la biodiversité

Sensibilisation et communication

Le parc a mis en place des plaques de sensibilisation sur les avaloirs indiquant « la mer commence ici » afin de rappeler à chacun que les déchets terrestres sont des déchets qui finissent dans les milieux marins.  Le parc mène des campagnes de sensibilisation auprès du grand public, des professionnels, et des lycées maritimes.

Prévenir la pollution plastique en Iroise

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